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Notre dernière publication

 Au sommaire de ce numéro 550
Automne 2024


 

 



 


Octobre 2024

   Le mot du président

Ami(e)s jardinier(e)s, bonjour.

Que le temps passe vite, c’est déjà le dernier trimestre de 2024 et le temps est toujours aussi capricieux. Après un hiver pourri mais oh! combien nécessaire pour reconstituer les réserves dans les nappes phréatiques, les mares et les étangs (enfin ce qu’il en reste!!). Ces conditions climatiques si changeantes sont assez déroutantes

et décourageantes pour les jardiniers que nous sommes et surtout pour les moins expérimentés. A l’époque du tout, tout de suite et même avant, ces changements climatiques imprévisibles ne favorisent pas les nouvelles adhésions. Les variations de températures sont aussi un handicap pour la croissance des plantes et contribuent grandement au développement des maladies cryptogamiques.

Nous avons la fâcheuse tendance de croire que la science, le progrès génétique et l’évolution des techniques de culture vont résoudre tous nos problèmes. Il n’en est rien car la nature qui a tant souffert des agissements des humains reste et restera, longtemps encore plus forte que toutes nos belles théories. Où sont passées la sagesse et les facultés d’adaptations de nos aïeux ?

J’ai trouvé dans le bulletin n° 9 de septembre 1925 de notre association, une publication intitulée :

TOUJOURS JARDINIER

Si j’étais pauvre, j’embrasserais la profession de jardinier, je solliciterais la propriété d’une lande inculte, d’une pièce communale sans valeur ; je la transformerai en un jardin de grand rapport, montrant à tous ce que peuvent le travail et les connaissances professionnelles. Si j’étais riche, je serais encore jardinier ; je mettrais en valeur d’immenses propriétés abandonnées, j’expérimenterais les nouvelles méthodes culturales pour le plus grand profit des petits propriétaires; je planterais surtout des arbres forestiers et fruitiers partout où la moindre couche de terre végétale le permettrait.

Comme on aime les choses qui poussent, les arbres qu’on a plantés, les fleurs qu’on a semées! Le vrai but de la vie c’est d’améliorer un coin du monde, ne fût-ce qu’un arpent, d’y faire fleurir la paix des plantes.

Je sais qu’une école d’économistes prétend que le luxe inutile, les dépenses folles des jeunes fils de famille, l’étalage criminel des modes somptuaires, convertissent l’épargne en argent qui passe de mains en mains en soulageant des misères. Tel n’est pas mon avis.

Qu’un millionnaire dépense sans compter dans un élevage d’animaux utiles, dans la transformation d’une vaste propriété en friche, qu’il se ruine même en voulant faire de l’agriculture nouvelle, la collectivité ne perdra rien car le sol restera toujours ce qu’on lui a donné, les engrais resteront ; un autre propriétaire mettra en valeur le sol amandé, drainé ; engraissé.

En outre, le travail de l’homme ruiné dans ces conditions, le travail qu’il aura procuré à de nombreux ouvriers, aura été un travail moral et sain. La terre c’est le grand régénérateur, c’est la haute loi de la nature, la loi du salut ; Salut, terre ! Salut, mère ! Salut, nourrice !

Qu’un autre millionnaire se ruine dans la grande fête parisienne, qu’il contribue à l’existence de femmes sans valeur sociale, de gens sans aveu, de bookmakers, de bonneteurs, de souteneurs, non seulement la collectivité ne retirera aucun bénéfice mais il y aura encore l’exemple démoralisant d’un oisif susceptible d’armer le bras d’un anarchiste.

Dans le premier cas, il y a une semence de vie, dans le second cas il y a une semence de mort, une mauvaise graine sociale qui lèvera dès qu’elle trouvera son terrain. La richesse la plus sûre est la richesse foncière. Un paysan lettré disait à un gros financier : Les papiers s’envolent, les terres restent. Combien de nos agioteurs modernes et sans scrupule feraient bien de méditer cette belle pensée ?

Les siècles de magnificence pompeuse et raffinée, ou les courtisans libertins, aux costumes efféminés, mangeaient leurs terres à la Cour ont été des siècles de démoralisation. Le faux luxe ne vise pas à la beauté mais à l’apparence ; il ne se soucie que de la mode. C’est ce gaspillage d’argent qui permet à la grande Courtisane de vivre largement et d’accomplir sa funeste mission. Car ce n’est pas contre les misérables filles de rue ou les inconscientes pensionnaires des maisons Tellier qu’il faut le plus s’élever ; il suffit de les plaindre. D’ailleurs, une bonne hygiène sociale les ferait disparaitre en leur trouvant du travail sain et productif.

Ce qu’il faut mépriser, c’est la fille consciente, la fille entretenue, souvent pleine de charme, qui constitue pour la société une force perdue, une force négative, une force dissolvante.

Par un snobisme dangereux, les écrivains défendent les courtisanes comme étant l’instrument fatal des ruines nécessaires. Sans elles, l’argent immobilisé s’accumulerait aux mêmes mains et c’est par elles que s’établit la dissipation de l’épargne. J’ai la faiblesse de penser autrement. Il est si facile de trouver un emploi plus moral de sa fortune. Achetez des terres, ô fils fortunés, plantez des arbres, aidez-nous à créer des jardins ouvriers, entrez dans la fédération des jardins, faites œuvre sociale utile pour faire pardonner votre richesse.

(Des œuvres de Viard-Bruant)

Signé : G BOUCHER

Vous pouvez méditer sur ce texte écrit il y a près d’un siècle.

Aujourd’hui, il serait certainement écrit avec des mots différents, mais le fond resterait identique. A mon humble avis, il reste pleinement d’actualité.

L’hiver approche, avez-vous pensé à abriter vos productions sensibles au froid. Ce serait dommage de tout perdre à cause d’un oubli.

Bonnes et belles fêtes de fin d’année, pour vous, votre famille et ceux qui vous sont chers.

Gilbert COURANT

 

                                      

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page actualisée le 01/10/2024

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