Les vers gris dans votre jardin
Le
rituel du parfait jardinier amateur : chaque jour un petit tour dans le
potager, un coup de griffe pour aérer, il observe et contemple ses salades, qui
se développent, les haricots, les oignons, enfin il passe en revue toutes ses
plantations et semis. Puis il s’attarde sur les laitues oh... ! Il y en a deux
qui font grise mine ; il se pose la question, c’est quoi encore... ! La
pourriture du collet, le mildiou, peut être un ver et oui c’est bien un ver
gris bien dodu, qui est endormi au pied de la plante. Malheureusement, le pied
de laitue est coupé et ne résiste que par quelques petites racines, mais
l’irréparable est arrivé, le pied de salade est coupé donc à remplacer. Parfois
le lendemain c’est la même chose et à ce moment-là le jardinier s’énerve, j’en
ai marre, je fais de mon mieux pour avoir quelques légumes et mon travail est
anéanti en une nuit, il faut que je réagisse... ! Malheureusement le jardinier
est tributaire de la nature, du froid, des grosses chaleurs, la sécheresse,
trop de pluie, les maladies, les insectes ravageurs, les rongeurs, les
gastéropodes, les limaces, après c’est la loi du plus fort, il y a aussi les
insectes utiles, les oiseaux, la pluie, le soleil, tout ceci mélangé fait en
sorte que le plus chanceux (le bon jardinier) en sort gagnant. Les vers gris
sont des ravageurs communs d’un grand nombre de cultures légumières : carotte,
céleri, laitue, oignon, tomate, haricots et beaucoup d’autres. Les vers gris
commettent des ravages dans le sol et sur le sol, mais quelques espèces
s’attaquent à l’occasion aux organes aériens ou aux fruits de certains légumes
(ex : la tomate). Le ver noir et le ver gris panaché sont les deux ravageurs les
plus communs des légumes bien que d’autres espèces puissent être présents dans
certaines zones. Très facile de reconnaître le dommage commis par les vers gris
quand les plantes sont petites. En effet, les plantules sont la plupart du
temps sectionnées au ras du sol et si l’on fouille dans le sol autour d’elles à
une profondeur d’environ 5 cm, on peut souvent découvrir la larve. Les vers
gris, (heureusement au lieu de s’enfuir comme le taupin), s’enroulent sur
eux-mêmes, aussitôt qu’ils sont dérangés. Ils se nourrissent la nuit et se
montrent rarement sur les plantes ou sur le sol pendant la journée. Les
noctuelles sont généralement des papillons de couleur gris brun foncé dont les
ailes antérieures s’ornent de diverses marbrures ou taches. Chez la plupart des
espèces, la couleur des ailes postérieures est un mélange de gris, de brun, et
de chamois. Les noctuelles ont de 1à4 générations par an selon l’espèce et
selon la région. Les vers gris s’en prennent surtout aux légumes qui viennent
de lever, en début de saison et aux autres plantes encore jeunes. Les adultes
pondent leurs œufs sur le sol et sitôt l’éclosion, les larves commencent à
manger. Les jardins proches des champs de graminées ou les prés, offrent aux
vers gris des endroits idéaux pour l’hivernage. Si vous laissez les mauvaises
herbes pousser à l’automne après la récolte et avec des hivers relativement
doux, les vers gris peuvent survivre en grand nombre pour s’attaquer aux
légumes le printemps suivant. Certaines espèces de noctuelles, celles des arbres
fruitiers, pondent leurs œufs en amas sur les feuilles et sitôt sorties de
l’œuf, les larves commencent à ravager les feuilles, les fleurs et les fruits
de certains légumes. Faute de pouvoir interdire le survol nocturne de son
jardin par ces papillons, le jardinier en est réduit à intervenir après les
dégâts. Les noctuelles ont de nombreux ennemis qui permettent de réduire
l’envahissement. Merles, corneilles, taupes et carabes se délectent de ces
chenilles, tandis que les chauves-souris chassent les papillons. Que faire
d’autres ? Malheureusement pas grand-chose. Le Bacillus thuringiensis, réputé
pour son efficacité sur toutes les chenilles, n’agit que sur les jeunes larves,
avant qu’elles ne pénètrent dans le sol.
Bernard
PONTONNIER
Bulletin
n° 519 de janvier, février, mars 2017