Avec le développement
des échanges internationaux, nous avons la surprise de découvrir de nouveaux
arrivants souvent indésirables qui se développent rapidement car ils n’ont pas
de prédateurs naturels. C’est le cas du frelon asiatique qui serait arrivé dans
des palettes de pavés de rue ou peut-être dans des poteries. Cette espèce n’est
plus considérée comme invasive et nous devons vivre avec. C’est donc à chacun
de nous de prendre les précautions pour se prémunir des risques liés à cette
bestiole très agressive et dangereuse.
En étudiant le
cycle de vie de ce frelon, on s'aperçoit que nous pouvons agir très utilement
et individuellement contre sa propagation. En effet, les nids construits dans
l'année se vident de leurs habitants avant l’hiver car l'ensemble des ouvrières
et des mâles ne passent pas l'hiver et meurent. Seule les reines et jeunes
futures reines se camouflent dans les arbres creux, sous des tas de feuilles,
dans les tas de bois ou des trous de murs, etc. Dès que les températures de fin
d’hiver atteignent 13° ces reines sortent de leur léthargie pour commencer à
s'alimenter (à partir de mi-février). C'est à partir de ce moment que nous
devons agir en disposant des pièges dans nos jardins ou espaces naturels boisés
pour attraper ces futures fondatrices de nids car une reine c’est 2 000 à 3 000
individus produits au cours de l’année.
Il existe un grand nombre de modèle de piège dans le commerce qui représente un
certain investissement. Il est facile de fabriquer ces pièges soi-même. Il
suffit de récupérer des bouteilles en plastique d'eau minérale (1,5 litre).
Le modèle le plus simple est de découper le tiers supérieur et de le retourner
dans la partie basse après en avoir supprimé le bouchon, puis de verser à
l'intérieur quelques centimètres d'un mélange à parts égales de bière brune, de
vin blanc ( pour repousser les abeilles ), et de sirop de cassis ou de
grenadine puis de les suspendre dans un ou des arbres (La bière peut être
remplacée par du cidre). Ce piège non sélectif, peut être amélioré en perçant
des trous de 5mm sous « l’entonnoir » qui permettront aux petits insectes de
s’évader.
Pour améliorer
l’attractivité du piège, on peut aussi percer la bouteille au-dessus de l’appât
avec des trous de 2 mm pour améliorer l’attractivité olfactive. Pour éviter que
le piège ne se remplisse d’eau de pluie, il est recommandé de placer un « toit
»
au-dessus du piège.
Une autre variante est possible en gardant la bouteille entière et en perçant 3
trous de 9 à 10 mm à mi-hauteur sur le pourtour. Cette dimension permet de ne
piéger que les frelons. Là aussi on peut faire quelques trous de 5 mm en haut
de la bouteille pour
laisser s’échapper les petits insectes.
Si on veut éviter la noyade de ces indésirables, on peut améliorer le piège en
perçant le fond de la première bouteille avec des trous de 5 mm et en ajoutant
un réservoir réalisé avec le fond d’une seconde bouteille qui sera fixé en
dessous de la première
par du ruban adhésif par exemple.
Les pièges
seront placés dans des arbres assez loin de la maison car les frelons piégés
émettent des ultra sons qui attirent leurs congénères. Si vous voulez être
tranquille à la maison ou sur la terrasse, éloignez les pièges. Ils seront
laissés en place de
mi-février à mai en renouvelant l’appât tous les 3 à 4 semaines. Après cette
date les futures reines auront commencé à se reproduire. En été, en changeant
l’appât, ces pièges pourront vous servir pour capturer les guêpes, voire les
mouches.
Ci-dessus voici 3 modèles de pièges faciles à réaliser. Alors… à vos pièges !
Le jardinier sarthois
Publié dans notre N° 535 de Janvier-Février-Mars 2021